Ciné-Action au Cinéma Le Normandy

compte rendu de la soirée d’ouverture de l’EcoSalon
jeudi 29 mars 2012
par  Béatrice
popularité : 69%

Voir également les comptes rendus des conférences sur le jardinage biologique dans la rubrique "Pour aller plus loin" "jardiner"

Ciné-action animé par Sylvain Cosson et Cécile Raous autour de la projection du film de Coline Serreau : « Solutions locales pour un désordre global »

La première impression que le film peut laisser, c’est une sorte de coup de massue, qui vous laisse sans voix et vous « coupe les pattes ». Mais après ce premier effet, le documentaire agit en fait comme un électrochoc qui donne envie d’agir et de réagir ;
Alors, quelles solutions locales possibles ? Puisque c’est bien là l’intérêt du ciné-action, c’est d’initier une continuité à ce film, de donner de l’élan pour mettre en oeuvre des actions concrètes près de chez soi.

Quelques mots apparaissent d’abord : « espoir », « terre morte », « la femme, l’avenir de l’Homme », « semences », « génocide », « consommateur », « boycotter », « jardiner ».

Puis des propositions sont soulevées par les participants présents dans la salle (plus de 70 personnes), des idées d’actions individuelles, collectives, politiques et/ou citoyennes (évidemment cette liste n’est pas exhaustive !) :

  • Diffuser le film « Solutions locales pour un désordre global » dans les écoles d’agriculture, mais également dans (toutes) les (autres) écoles !
  • Puisque c’est aussi dans le langage que la réalité prend forme, parler d’ « agriculture biologique » et en parallèle d’ « agriculture chimique ».
  • Actions individuelles dans les différents domaines de la vie – par exemple, dans son alimentation, possibilité de faire des choix : s’initier au végétarisme, manger cru, privilégier l’agriculture biologique, boycotter les grandes surfaces... et dans la mesure du possible, "constituer un acte de résistance" comme le dit Pierre Rabhi et produire (tout) ou partie de son alimentation en jardinant.
  • rejoindre et participer à des actions collectives, notamment au travers des associations locales ou (inter)nationales déjà existantes - plusieurs initiatives citées dans la salle :
      • l’association Bio Sur Orne organisatrice de l’EcoSalon dont fait également partie l’AMAP d’Argentan (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) ;
      • d’autres AMAP ou systèmes d’achats en circuits courts existent dans l’Orne comme le Cabas du coin à Sées ;
      • l’association GINKGO BILOBA sur Flers qui propose de réfléchir à la qualité de l’eau, à notre alimentation, à l’utilisation des pesticides, etc.
      • l’association Syrphe pour initier à la Biodiversité sur le territoire du Bocage ;
      • le collectif citoyen normand « le nucléaire et ses déchets non merci » ;
      • L’AFOCG 61 Association de FOrmation Collective à la Gestion, association ouverte aux non agriculteurs qui forme les agriculteurs à la comptabilité et gestion afin qu’ils aient une autonomie ; elle est reconnue par le ministère de l’agriculture pour le suivi des nouveaux installés et fait partie du réseau national des AFOCG www.interafocg.org ;
      • l’association citoyenne de Sarceaux qui s’est constituée contre le projet d’installation d’un site de stockage Agrial, classé seveso 2, sur 40 ha à Sarceaux ;
      • l’association des ’Croqueurs de Pommes du Pays d’Argentan ;
      • la création d’un jardin collectif à la Lande de Goult ;
      • l’association Terre de liens qui favorise l’installation de paysans bio ;
  • les élus présents ont mis en valeur les actions portées par les différentes collectivités (Mairie d’Argentan, CDC d’Argentan, ville de la Ferté Macé, Région Basse-Normandie), actions politiques qui n’appellent qu’à être amplifiées, à être connues pour être mise en place sur d’autres territoires, à être suggérées, demandées auprès de ses élus : participation à la charte FREDON (non utilisation des pesticides), repas bio dans les cantines (ce qui nécessite d’avoir un approvisionnement, d’installer des paysans locaux, de former les cuisiniers, de construire des filières, mais cela passe aussi par l’éducation au goût des enfants, avec par exemple dans les écoles la mise en place de cloches à fromage pour limiter le gaspillage tout en permettant une offre de qualité...), chauffage au bois, récupération d’eau de pluie, etc.
  • S’informer et diffuser l’information en sollicitant les personnes concernées sur des problèmes environnementaux locaux et/ou nationaux : cf. le problème des semences (voir le Réseau semences paysannes et campagne « semons la biodiversité ») ou le projet de création d’un aérodrome à Sées ;
  • Voter, en connaissance de cause, c’est à dire en lisant les programmes.

Il est apparu à travers ces différents exemples, que chacun pouvait agir, l’idéal étant de pouvoir agir aux différents niveaux et pouvoir créer une synergie entre ces actions. Il semble y avoir un consensus parmi les personnes présentes, c’est d’abord par l’éducation de nos enfants que les solutions pourront avoir de l’avenir.

Quelques points cependant à ne pas occulter pour cette mise en mouvement :

  • Tout d’abord, il est important de ne pas juger les autres qui ne mettraient pas en oeuvre les actions possibles. Chacun fait ce qu’il peut avec son éducation, son histoire, son budget... Une personne présente nous rappelle qu’il n’est pas toujours facile de mettre en pratique ses convictions (besoin de temps, d’énergie, de disponibilité pas toujours faisable avec un travail, une famille, des responsabilités par ailleurs, etc.) ;
  • Ensuite en tant qu’acteur potentiel du changement, nous devons prendre conscience que nous ne sommes pas seuls : Sylvain Cosson et Cécile Raous qui animent la soirée nous apprennent que les créatifs culturels représentent en France 38% des citoyens ; pour rappel, les Créatifs Culturels sont des gens qui mettent en application quatre types de valeurs :
    • implication personnelle dans la société par des engagements solidaires, locaux et globaux, immédiats et à long terme ;
    • vision féminine des relations et des choses ;
    •  intégration de l’écologie, de l’alimentation bio, des méthodes naturelles de santé ;
    •  importance du développement personnel, de l’introspection, des nouvelles spiritualités. Or, les créatifs culturels ont l’impression de ne représenter que 5% de la population, ce qui diminue leur implication et leur capacité à agir. Cette impression de sous-représentativité vient peut être des médias qui ne les mettent pas en valeur. Alors, une suggestion, penser aux médias alternatifs ! 2 sont cités ce soir, parmi d’autres : Causette et L’Age de faire.
  • Et enfin, ce qui est important dans la réussite ou non de toutes ces actions et leur synergie, c’est le Facteur Humain... Source de conflits... ou de cohésion

Et pour ceux qui n’ont pas eu l’occasion de voir le film « Solutions locales pour un désordre global », bien sûr, il est encore temps ! Pour vous le procurer, pensez à vous rendre dans votre bibliothèque, qui l’aura peut être dans ses fonds ; et si elle ne l’a pas encore commandé, ce sera l’occasion de lui suggérer ce documentaire incontournable !


Brèves

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"« Où voulez-vous être enterré ? » Toute civilisation indigène sait répondre à cette (...)

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17 décembre 2012 - Khalil Gibran

"Ami, n’imitez pas celui qui, assis devant l’âtre, regarde le feu mourir puis souffle en vain sur (...)

20 septembre 2012 - Proverbe chinois

"Si tu veux être heureux toute ta vie, fais toi jardinier."